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Jean-Urbain GUÉRIN (Strabsourg, 1761-Obernai, 1836)
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Jean-Urbain GUÉRIN (Strabsourg, 1761-Obernai, 1836)
Portrait du général Sigismond-Frédéric de BERCKHEIM (Ribeauvillé, 1772-Paris, 1819)
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Object N° 1934

Miniature ronde peinte à la gouache sur ivoire, signée en bas à droite en bordure "J. Guerin f(ecit).", figurant le général en buste, de trois-quarts à droite, sur fond de ciel nuageux, en uniforme portant au cou sa croix et son ruban de commandeur de la Légion d'honneur (reçue le 14 mai 1813), sa croix de l'Ordre de Saint-Louis, sa décoration du Lys et sa croix du Saint-Empire.

Circa 1815.

Bon état, légères restaurations effectuées par M. Bernd Pappe.

Dans un important cadre rectangulaire en bronze doré ciselé de palmettes, à vue ronde, avec pied chevalet au dos. Il comporte au dos une étiquette manuscrite indiquant : "Général de Berckheim, frère d'Henriette et Fanny".

D. 8 cm. Cadre : H. 13,5 x L. 13 cm.

Oeuvres en rapport

Le Cabinet des Estampes et des Dessins du Musée de Strasbourg conserve trois lithographies et un tirage photographique d'après notre miniature (inv. 77.2019.0.593, -594, -595 et CE5279), dont l'une dessinée par Singry.

Littérature

Deux de ces lithographies ont été publiées :

- Inv. 77.2019.0.594 in Gallerie von Bildnissen ausgezeichneter Elsaesser aus Aelterer und Neuerer Zeit, Strasbourg, Johann Heinrich Heitz, 1825.

- Inv. 77.2019.0.595 in Biographies alsaciennes avec portraits en photographie, Colmar, 1884-1890.

Guérin

Fils du graveur Jean Guérin de Strasbourg, Jean-Urbain Guérin reçoit sa première formation de son père, puis de Charles-Alexis Huin. D'après Prévost et d'Amat, Guérin aurait aussi étudié auprès de Jean-Baptiste Regnault. Il est envoyé dans la capitale avec Jean-Baptiste Kléber, son ami d'enfance. Il y fréquente les Alsaciens de Paris, en particulier Jean-Baptiste Weyler, qui lui conseille de faire une carrière dans l'art de la miniature. Il poursuit son apprentissage auprès de David puis travaille avec Jean-Baptiste Isabey, son cadet de 7 ans, qu'il a connu dans l'atelier de David.

Guérin lui-même mentionne dans son livre de raison qu'il a réalisé, en 1791, le portrait de Georgiana, duchesse du Devonshire, amie de la reine Marie-Antoinette. Cette dernière, dont il fait également le portrait, protègera toujours le jeune artiste. Il peint encore Louis XVI et dessine le portrait de plusieurs députés du Tiers-état (1785). Ceux-ci sont gravés quelque temps plus tard par Franz Gabriel Fiesinger.

Au cours de sa carrière, il réalise le portraits de plusieurs généraux de la République dont celui, maintes fois recopié, de Kléber, son ami d'enfance et de Bonaparte. Il laissera aussi un portrait de Mozart. Revenu en France sous le Consulat (1798), il entre au service de Joséphine de Beauharnais et expose au Salon jusqu'en 1827 (notamment en 1814 et 1827 "une grande miniature, portrait d'homme" respectivement sous les n° 488 et 511).

Guérin reste, avec Isabey et Augustin, un des miniaturistes les plus réputés de son temps. Une anecdote rend compte de l'estime que lui portait le peintre David: « David professait pour ce beau talent une estime particulière. Sur le point de marier une de ses filles, il voulut devoir le portrait de la jeune fiancée au pinceau de Jean Guérin. Celui-ci, justement fier de ce choix, consentit volontiers, mais à condition que le peintre des Sabines poserait lui-même le modèle. Nous n'avons pas besoin de dire que cet ouvrage fut un des meilleurs de l'habile miniaturiste. »

Berckheim

D'une vieille famille de noblesse d'Alsace, il entre à 14 ans, comme sous-lieutenant dans le Régiment de La Marck, parcourt rapidement les grades inférieurs, et devient, à peine âgé de 30 ans, colonel du 1er régiment de cuirassiers.

Il assiste aux combats de Heilsberg, Friedland, Eckmuhl, Essling, Wagram, Znaïm, reçoit sur le champ de bataille les grades de général de brigade le 12 juillet 1809 et de général de division le 3 septembre 1813, se distingue encore à Polatsk, où il dégage une grande partie de l'artillerie du 2e corps enveloppée dans une charge de cavalerie ennemie, et à Borilow.

Écuyer de l'empereur Napoléon Ier, il reçoit le commandement de la division de cavalerie formée des quatre régiments des gardes d'honneur de la Garde impériale, et il est créé baron de l'Empire le 9 mars 1810. Général de division le 3 septembre 1813, il se rallie à la Restauration française en 1814 - ce qui ne l'empêche pas de revenir à l'Empereur pendant les Cent-Jours - qui lui confère d'autres titres : deux fois désigné par le collège de département du Haut-Rhin, les 2 août 1815 et 4 octobre 1816, il est nommé député, et devient inspecteur-général de la cavalerie, par la protection du Duc d'Angoulême. Il vote à la Chambre des députés avec les royalistes constitutionnels, sans jamais monter à la tribune.

Il fait partie des 558 officiers à avoir son nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile.