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PENDULE AUX ENFANTS EN BISCUIT ET BRONZE DORÉ
SOLD
PENDULE AUX ENFANTS EN BISCUIT ET BRONZE DORÉ
PAR LA MANUFACTURE DE DIHL ET GUÉRHARD
SOLD
Object N° 1911

Rare pendule en biscuit de porcelaine dure bleu et blanc dans le goût de Wedgwood, du modèle "aux enfants lisant et dessinant", se tenant assis contre une borne centrale recevant la pendule cerclée de bronze doré et surmontée d'une urne couverte, la partie inférieure ornée d'une frise de rinceaux néoclassiques en trois cartouches bordés chacun d'une frise en bronze doré. Elle repose sur huit pieds balustres à décor feuillagé en bronze doré (l'un remplacé).

Par la manufacure de Dihl & Guérhard, ancienne manufacture du duc d’Angoulême à Paris (non signée).

Époque Consulat (1799-1804).

Cadran en émail à chiffres arabes et secondes signé "Schmit à Paris" (Jean-Nicolas Schmit, mort en 1820, l’un des horlogers de Dihl à Paris).

Bon état général, mouvement en l'état.

H. 34 x L. 40 x P. 10 cm.

Provenance

Collection du conservateur Thierry-Nicolas Tchakaloff.

Historique

Les deux sujets de l'Enfant lisant et de l'Enfant dessinant ont été réalisés par Charles Gabriel Sauvage dit Lemire (Lunéville, 1741-Paris, 1827), sculpteur et modeleur formé à Niderviller à partir de 1781, puis au service de Dihl à partir de 1802 (ou bien de 1793, date à laquelle Niderviller est racheté par l'État). L'Enfant lisant figure dans le portrait de Christopher Dihl (1753-1830) par Charles-Étienne Le Guay (1762-1846) conservé au Musée national de Céramique à Sèvres (ill. 5).

On trouve dans la vente après décès de Dihl en 1830 tous les modèles appartenant à la manufacture, parmi lesquels sont mentionnés des "Figures de M. Lemire (...) un enfant lisant", et parmi les pendules de Lemire "Un enfant qui dessine". Une seconde vente eut lieu en juin 1831, où figurait des "figures d'enfants lisant et dessinant d'après les modèles de Dihl".

Manufacture de porcelaine dure fondée le 25 février 1781 rue de Bondy à Paris, par Christophe Dihl, expert coloriste et modeleur d'origine allemande, (1752-1830), Antoine Guérhard (d.1793) qui fournit le capital, et sa femme Louise-Françoise-Madeleine Croizé (1751-1831) qui dirigeait la partie commerciale de l'entreprise, la manufacture fut enregistrée en novembre 1781, sous la protection du duc d'Angoulême (1775-1844), âgé de seulement cinq ans. La protection royale permît à la manufacture de fabriquer et de vendre des porcelaines colorées et dorées malgré le monopole accordé à Sèvres en 1766. L'entreprise déménagea dans de nouveaux locaux rue du Temple en 1789. Guérhard mourut en 1793, et la manufacture fut alors dirigée par Dihl avec la veuve, qu'il épousa en 1797. Elle connut un succès considérable dans les années 1790, rivalisant avec Sèvres en qualité, mais la perte des marchés d'exportation pendant le blocus continental entraîna des problèmes financiers, et Dihl dut emprunter de grosses sommes en 1807 et 1809. Finalement, l'entreprise fut liquidée en 1828. Dihl mourut ruiné en février 1830, et sa femme mourut en juillet 1831.