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Pierre-Denis MARTIN, dit « Martin le Jeune » (1663-1742)
SOLD
Pierre-Denis MARTIN, dit « Martin le Jeune » (1663-1742)
Portrait de Louis XIV à cheval, devant Strasbourg
SOLD
Object N° 2442

Huile sur toile.

Vers 1690.

H. 60 x L. 44 cm.

Au dos :

- Étiquette d'inventaire, datant du XIXe siècle, annotée à la main : 56.

- Étiquette, datant du début du XXe siècle, partiellement arrachée, annotée à la main : Pierre-Denis Ma... / dit Le Jeune ou des Go... / (1663-17...

- Étiquette d'inventaire, datant de la fin du XXe siècle, annotée à la main : C 347.

Provenance

- Conservé dans une des demeures françaises de la famille de Bourbon-Parme, jusqu'aux années 2010.

- Collection privée du nord de la France, depuis les années 2010.

Oeuvre en rapport

Attribué à Adam-Frans Van der Meulen (1632-1690) et à son atelier, Portrait de Louis XIV à cheval, devant Strasbourg, vers 1685, huile sur toile, 160 x 101 cm, Musée historique de la ville de Strasbourg (inv. 88.982.4.1).

Historique

En l'après-midi du 30 septembre 1681, le roi Louis XIV est au faîte de sa gloire : ayant récemment fêté ses 42 ans, il reçoit la capitulation de Strasbourg, jadis "ville-libre" du Saint Empire Romain Germanique, qui désormais "reconnaît Sa Majesté Très Chrétienne pour son souverain seigneur et protecteur". Jamais les frontières de France ne s'étaient encore à ce point étendues, englobant maintenant la rive gauche du Rhin.

Deux jours auparavant, le roi avait campé, avec ses 30.000 hommes, devant les fortifications de la Cité-Etat, riche de 25.000 habitants, isolée et financièrement fragile depuis que le Traité de Westphalie de 1648 avait offert à la France l’essentiel de la province d’Alsace, jadis possession des Habsbourg.

Cette démonstration de force avait permis de hâter les négociations, sans verser le sang.

Le roi se fait remettre les clés de la cité le 23 octobre, et fait alors abattre symboliquement un pan de la fortification de la ville, laquelle lui offre ses 264 canons et rends sa cathédrale à l'usage exclusif du culte catholique, une première depuis 1592.

Dans notre tableau, le roi est représenté en souverain, non en conquérant, en costume d'apparat, non en cuirasse, tenant une canne, et non un bâton de commandement. Il désigne de la main droite la ville, vue depuis le Nord-Est. L'emplacement topographique du portrait est probablement une allusion au lieu où le roi se fit remettre les clés de la ville, tel que le commémore un tableau de Constantin Francken (Strasbourg, Musée Historique, inv. 88.004.2.1).

Notre portrait agrémentait, jusqu'il y a quelques années, une des demeures françaises de la famille de Bourbon-Parme, descendante direct du modèle. L'étiquette présente au dos de l'oeuvre, ayant conservé intact le souvenir d'une attribution précise à Pierre-Denis Martin - élève de Van Der Meulen bien vite oublié des amateurs - nous semble tout à fait crédible. Le musée historique de Strasbourg conserve une version monumentale d'un portrait équestre de Louis XIV présentant de grandes similarités de composition, avec une attribution à "Van der Meulen et son atelier". 

Éminent peintre de batailles et illustrateur des conquêtes du roi, Adam-François Van der Meulen (et ses élèves) furent en effet envoyés par Colbert à Strasbourg en novembre 1681, "Sa Majesté ayant besoin de ces vues pour divers ouvrages auxquels elle le fait continuellement travailler". Revenu à Paris au début de l'année 1682, la vue de Strasbourg n'était pas encore terminée en 1690, à sa mort, ainsi que le précise son inventaire après-décès.

Dans le "livre de raison" tenu succinctement par l'artiste jusqu'à la fin de ses jours, aucun portrait équestre devant Strasbourg n'est explicitement mentionné, si bien qu'il nous semble naturel d'attribuer notre portrait à l'un de ses plus fidèles disciples, auteur de six des vues de "villes conquises" jadis exposées à Marly.