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RARE ASSIETTE IMPÉRIALE EN PORCELAINE DE SÈVRES
€ 40000
RARE ASSIETTE IMPÉRIALE EN PORCELAINE DE SÈVRES
DU SERVICE PARTICULIER DE L'EMPEREUR NAPOLÉON IER
€ 40000
Object N° 2109

Assiette plate dite “à monter”, le marli à fond vert de chrome à décor en or d'une frise représentant des glaives à l'antique réunis par des rubans et entrelacés d'une guirlande de lauriers, entre chaque glaive une étoile à cinq branches, bordé de deux larges filets or ; le centre orné d'une rosace en or.

Bon état général, légère usure de l'or, un éclat restauré au revers.

Manufacture impériale de Sèvres, époque Empire, circa 1812.

Marque du peintre en vert de chrome: “13. ms. 12” (13 mars 1812).

Marque postérieure au tampon rouge : "Manufre de FOËSCY / Fb St Martin n° 45 / à Paris".

D. 23,5 cm.

Provenance

Payé 65 449 francs au total avec son surtout en biscuit, le service particulier de l'Empereur est certainement l'un des plus connus de l'histoire de la porcelaine. Commencé en 1807, le service fut livré aux Tuileries juste avant le mariage impérial du 2 avril 1810. Il comportait un service à entrée et à dessert, un surtout de table en biscuit et un cabaret à café. Les assiettes les plus célèbres sont les 72 à dessert à vues polychromes dites "des Quartiers généraux", au prix unitaire de 425 francs, ce qui était un record pour l'époque.

En dehors des assiettes à dessert peintes, il comprenait 24 assiettes à potage pour l'entrée et 24 assiettes à dessert dites "à monter", dont la nôtre fait partie. Fabriquée en 1812, elle fait partie d'un réassort mais semble ne pas avoir reçu de vignette au tampon rouge de la Manufacture impériale de Sèvres, peut-être faute d'avoir été livrée (4 assiettes sont notamment livrées le 30 janvier 1812 "pour rassortiment" au

Grand Maréchal du Palais, (arch. Sèvres, Cité de la céramique, Vy21, f° 3 v°)) ; de même, elle n'a pas subi le marquage des doubles "L" entrelacés en creux ordonné par Louis XVIII à la Première Restauration pour les pièces qui se trouvaient encore aux Tuileries lors de son intronisation en 1814.

Napoléon n'emporta à Sainte-Hélène qu'environ 60 assiettes peintes (sur les 72 fabriquées) et 12 assiettes "à couteau" (vraisemblablement celles à potage), appelées ainsi dans l'inventaire de Marchand, après la mort de l'Empereur à Sainte-Hélène.

Il existe deux autres assiettes connues avec la marque au revers apposée postérieurement de la manufacture Foëscy (conservées à Sèvres, voir ci-après), cela indique donc : -soit que les assiettes décorées mais non livrées furent revendues par Sèvres à la maison Foëscy vers 1814 ; -soit que ces assiettes furent livrées mais que Louis XVIII décida d'en revendre une partie en 1814 à Foëscy, qui avait un dépôt à Paris et sa fabrique dans le Cher.

Oeuvres en rapport

- 1 assiette à potage au musée de Sèvres, marque de Sèvres en rouge pour l'année 1810, avec le double "L" en creux, et marquée n° "82" (peut-être envoyée à Sainte-Hélène?). Dépôt de Malmaison, don MRS Fahnestock-Campell. Cette assiette est cassée en deux.

- 1 assiette à potage au château de Fontainebleau présentant les mêmes marquages avec le n° "81". Même provenance.

- 1 assiette à potage en collection privée, Colonna Walewski, avec le n° "91".

- 2 assiettes à monter au Musée de Sèvres, marques de fabrication en creux de Sèvres, marque du peintre à la peinture verte pour l’une : "5 mai 14 n° 2", pour

l’autre : "35. 36" et marques en rouge, sur les deux : "Manufre de FOËSCY Fb St-Martin N° 45 à Paris" apposées postérieurement.

- 1 assiette à monter, la date effacée, vendue chez Metayer Mermoz à Antibes, 4 février 2021, lot 15 (adjugée 61.740 €). Aujourd'hui dans la collection Pierre-Jean Chalençon.

- 1 assiette à monter, datée "10 août 12", vendue chez Thierry de Maigret, 8 avril 2016, lot 184 (adjugée 40.000€). Aujourd'hui dans la collection Bruno Ledoux.

- 1 assiette à monter, datée "5 mai 14 n° 1", vendue chez Osenat, 19 novembre 2017, lot 184 (adjugée 40.000€).

Littérature

Napoléon Ier et Sèvres, L’art de la porcelaine au service de l’Empire, ouvrage collectif sous la direction de Camille Leprince, Paris, 2016, n° 154, p. 282.