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VOYEUSE ROYALE D’ÉPOQUE LOUIS XVI
SOLD
VOYEUSE ROYALE D’ÉPOQUE LOUIS XVI
LIVRÉE EN 1789 À MADAME ELISABETH À MONTREUIL
SOLD
Object N° 2354

Voyeuse en bois naturel mouluré, les pieds fuselés et cannelés surmontés de dés à rosaces, exécutée pour la salle de billard de Madame Elisabeth au château de Montreuil (Versailles) et livrée avec une autre en avril 1789.

Estampillée de Jean-Baptiste SENÉ (1748-1803), reçu maître en 1769.

Porte une étiquette manuscrite sur laquelle est inscrit "pour le service de Madame / Elizabeth à Montreuil / n° 54 / Salle de Billard".

Époque Louis XVI, circa 1789.

Garniture de velours bleu à motifs floraux. Deux traverses refaites.

H. 95 x L. 50 x P. 50 cm.

Provenance

- Princesse Elisabeth de France, dite Madame Elisabeth (1764-1794), soeur des rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, au domaine de Montreuil (Versailles).

- Collection privée française.

- Vente Aguttes, 31 mars 2016, lot 224.

- Collection privée française.

Historique

Le château de Montreuil était la propriété du prince et de la princesse de Rohan-Guémenée qui l'avaient décoré et meublé à neuf vers 1776-1780. À la suite de leur faillite retentissante en 1783, Louis XVI acheta le château pour sa jeune soeur, Madame Elisabeth. Celle-ci s'y plut et des travaux de décoration furent entrepris en 1788-89, afin de rajeunir les étoffes existantes, remplacer ou compléter le mobilier existant (qui provenait des Guémenée).

Des ensembles de sièges furent alors commandés à Séné (complétant parfois les séries réalisées auparavant par Jacob), généralement peints en blanc ou en gris et recouverts de tapisserie au point exécutée par Madame Elisabeth et ses dames.

Dans la plupart des pièces, les murs furent revêtus de tentures de papier peint fourni par la maison Arthur. Deux pièces reçurent un décor riche, avec des sièges dorés et des tentures ou garnitures de soie : le salon de compagnie -dont les fenêtres ouvraient sur le parc et sur la route de Versailles- et la chambre de la princesse. Les ébénisteries furent alors commandées à Guillaume Beneman pour les pièces de réception et à Jacques Bircklé pour les chambres, consistant surtout en meubles d'acajou ou de noyer.

Les livraisons de sièges de 1788-89 faites par Sené concernaient le salon de compagnie, la chambre de Madame Elisabeth (avec des ensembles richement sculptés par Alexandre et dorés par Chatard), ainsi que le boudoir turc, avec des voyeuses de goût turc peintes, aujourd'hui conservées au musée Nissim de Camondo.

Les seuls voyeuses livrées par Séné qui ne furent pas confiées à sculpter richement à Alexandre ou données à dorer à Chatard (elles furents peintes par Bidard) étaient deux chaises destinées à la salle de billard (celle vendue en 2011 chez Christie's et notre exmplaire), que Séné factura en ces termes : "Comptes et mémoires des fournisseurs et ouvriers du Garde-Meuble ; Année 1789, 1er semestre, mémoire de Séné...suite du N54, Salle de Billard, 6 chaises à double moulure et doucine...2 voyeuses idem, à 14 L, 28 L" (Archives nationales, O1 3649).

Le prix de ces sièges était supérieur à celui des voyeuses du grand salon de Montreuil (20 L) ce qui s'explique dans la mesure où celles-ci étaient seulement dégrossies et apprêtées pour la sculpture tandis que les autres étaient moulurées.

Oeuvre en rapport

- La seconde voyeuse du numéro 54 de la livraison, en bois laquée blanc par J.-B. Sené, portant la même étiquette que notre exemplaire en partie effacée, vendue chez Christie's Paris, 17 novembre 2011, lot 216 (34.600 €) (ill. 1).

- Une voyeuse en hêtre doré par J.-B. Sené, livrée en 1789 pour le salon de compagnie de Madame Elisabeth à Montreuil, est reproduite dans "Madame Elisabeth. Une princesse au destin tragique 1764-1794, J. Trey, Paris, 2013, cat. d", comme collection de la galerie Kraemer, Paris (ill. 2).